Vous avez une expérience notable dans le mentorat interne chez EDF (Électricité de France). Quels sont les principaux défis que vous avez rencontrés dans ce rôle, et comment les avez-vous abordés ?
Au démarrage du mentorat interne, les obstacles venaient principalement des questions de confidentialité, tant du côté des mentors que des mentorés. Il était donc indispensable de rédiger une charte claire et pratique. Ensuite, il a fallu rassurer, notamment la direction des ressources humaines (RH). Il était également important de commencer avec des « paires modèles », à savoir des dirigeants reconnus et des talents à fort potentiel.
Pouvez-vous nous donner un exemple concret où le mentorat a eu un impact significatif sur le développement d’un manager ou d’un haut potentiel au sein de l’Université du Groupe EDF ?
Un jeune manager ingénieur, mentoré par le dirigeant d’une division de production qu’il ne connaissait pas, a découvert qu’il pouvait postuler dans une autre division, sur des postes assez différents techniquement du sien. Cela lui a permis d’élargir ses horizons de manière inattendue, avec un véritable impact sur sa carrière.
Comment adaptez-vous vos méthodes de mentorat pour répondre aux besoins spécifiques des mentorés dans des contextes variés, comme le coaching interne versus le coaching externe ?
Bien que structuré autour d’une charte, le mentorat interne s’est révélé plus simple et rapide à mettre en œuvre qu’une démarche de coaching, qu’il soit interne ou externe. Le coaching, quant à lui, nécessite un entretien tripartite avec le responsable hiérarchique ou, à défaut, le service des ressources humaines (RH). Le choix du coach est souvent un facteur clé dans la réussite du processus.
Quel est le rôle du mentor dans la préparation des individus à la retraite, et comment le séminaire « Nouvelle Vie », que vous avez créé, s’inscrit-il dans cette démarche ?
Dans la préparation à la retraite, le mentor partage beaucoup de ses propres expériences pour aider le futur retraité à se projeter dans cette nouvelle phase de vie. Tous les aspects de la vie quotidienne peuvent être abordés. L’objectif est de réduire l’anxiété du mentoré et de l’aider à anticiper les obstacles éventuels. Le séminaire « Nouvelle Vie » s’inscrit dans cette démarche, mais il se déroule principalement en mode collectif (groupe d’environ 10 participants), chaque personne apportant ses propres questions et réflexions, ce qui profite au groupe.
Comment évaluez-vous l’efficacité des programmes de mentorat que vous avez développés, et quels critères utilisez-vous pour mesurer leur succès ?
Un formulaire d’évaluation rempli à la fois par le mentor et le mentoré permet de mesurer l’efficacité d’un mentorat. La réponse à la question : « À la suite de ce mentorat, pensez-vous modifier un comportement, initier une nouvelle action ou changer quelque chose dans votre mode de fonctionnement ? » est souvent le meilleur indicateur d’efficacité
Avec vos 28 ans d’expérience dans les directions de communication et marketing, quels ont été les projets les plus marquants et pourquoi ?
Mon projet le plus marquant a été le lancement de Tam Tam, un service de radio messagerie (ancêtre du téléphone portable) au sein de la Générale des Eaux. J’ai défini et mis en œuvre la stratégie marketing grand public, qui a rencontré un grand succès, jusqu’à l’arrivée de SFR.
Comment votre expérience dans le coaching et la formation des managers et dirigeants a-t-elle influencé vos approches en communication et marketing ?
Les points communs entre la formation, le marketing et la communication résident principalement dans l’organisation d’événements : gérer les invitations, les contenus et la logistique. Cependant, ce sont plutôt mes expériences en communication, marketing et mon Executive MBA (Master of Business Administration) de HEC qui m’ont aidé dans mon rôle à l’Université du groupe EDF.
Pouvez-vous expliquer comment vos compétences en communication et marketing ont contribué à la réussite des projets dans des entreprises comme Adidas et Cegetel ?
Plus que des compétences spécifiques, c’est surtout le bon sens qui m’a guidé. Je me mets toujours à la place du client ou du consommateur : qu’aurais-je envie de voir ou d’entendre pour choisir ces marques ? Ensuite, il s’agit de travailler sur l’argumentation et la conviction au sein de l’entreprise.
En tant que membre d’associations liées à la recherche d’emploi, comment ces engagements influencent-ils votre approche du développement professionnel et du mentorat ?
Chaque personne et chaque recherche d’emploi est unique, ce qui m’amène à repenser à chaque fois la meilleure manière d’accompagner la personne. C’est un des grands plaisirs du mentorat : comprendre une personne et l’aider à atteindre son objectif.
Quels sont les défis actuels dans le domaine de la communication et du marketing que vous trouvez les plus intéressants, et comment pensez-vous qu’ils évolueront ?
Les défis restent fondamentalement les mêmes : comment valoriser au mieux une marque ou un produit, tout en répondant aux attentes des clients ou des consommateurs. Ce qui change, c’est le temps que les gens sont prêts à consacrer à une activité. Nous vivons davantage dans l’instantanéité, tout en ayant une espérance de vie plus longue, mais paradoxalement, nous ne prenons plus toujours le temps de bien faire les choses.