10 questions à Laurent Zammit
Nouveau mentor chez France Mentor
À ce stade, je ne peux pas affirmer qu’elles m’ont véritablement « préparé » à cela. Cela dit, je pense avoir quelques atouts dans mon escarcelle :
- La capacité à s’adapter à l’environnement, aux enjeux et à la situation.
- L’importance de la phase de découverte, cette période d’observation indispensable pour comprendre une BU, un marché, une région ou un segment.
- Une excellente connaissance de l’écosystème de l’entreprise, allant de la vision stratégique au pragmatisme du quotidien et de sa mise en œuvre, en passant par ses différents services, partenaires, et la gestion au quotidien. Cela inclut également la solitude du dirigeant dans la prise de décision.
- L’expérience acquise dans une variété de cas à travers différents continents et missions : un même produit ne se vend pas de la même manière en Colombie, en France ou en Malaisie ; les motivations des collaborateurs varient selon les régions ; un même objectif de transformation s’adapte selon les cultures et les enjeux.
- Une écoute active et bienveillante, essentielle pour transmettre, partager et contribuer à la croissance des autres.
Chacun est souvent prisonnier de son propre prisme : il n’y a pas de vision ni de méthode universelle, chacun adopte ce qui lui convient. C’est la richesse des apports de chaque membre qui nourrit le club.
Se mettre à la place de l’autre est fondamental : ce qui est évident pour l’un peut constituer une révélation pour l’autre.
Nous dynamisions le club en organisant nos rencontres mensuelles chez l’un des membres, une occasion unique de découvrir des métiers, des secteurs, des histoires, le tout dans un cadre convivial, bienveillant et propice au partage.
Il est important de distinguer le savoir-faire, qui s’acquiert au fil des formations, des expériences et des responsabilités, et le savoir-être, qui vous est propre et ne demande qu’à s’exprimer et s’enrichir. À mes yeux, c’est ce dernier qui constitue le véritable facteur différenciant entre l’humain et la machine.
Le savoir-faire est à l’humain ce que la palette de couleurs est au peintre : plus cette palette est riche, plus le jeu de nuances sera subtil. La main du peintre, quant à elle, représente le savoir-être, intangible et pérenne.
Maîtriser certains domaines et en connaître d’autres me permet d’aborder un sujet de mentorat dans son ensemble. Il est difficile de lancer une offre dans un pays sans considérer les aspects logistiques, financiers ou culturels, tout comme il est difficile d’accompagner un mentoré sans une connaissance approfondie de l’humain, de ses objectifs et de ses contraintes.
Cela s’est fait naturellement : en m’écoutant, en me faisant confiance, en observant et en osant.
J’ai identifié ce qui m’animait vraiment (gérer mon temps, partager mes compétences), ce que je ne voulais plus (voyager pour des réunions sans réelle valeur ajoutée), et ce que je n’avais jamais fait (m’accorder du temps pour moi, choisir mes interlocuteurs).
Cette prise de conscience m’a mené à créer une société de distribution pour garder un pied dans l’agroalimentaire, puis à enseigner et conseiller. Ce que j’ai compris, c’est que ce qui me passionne vraiment, c’est de partager, transmettre et créer.
- L’agilité, c’est la capacité à s’adapter à l’interlocuteur, à son environnement et à la mission proposée, tout cela de manière fluide et naturelle.
- La simplicité, c’est la relation humaine, basée sur le respect, l’humilité, la bienveillance et la clarté d’esprit. Elle se reflète dans l’ouverture de l’échange.
- La rigueur, c’est l’aspect analytique : définir des objectifs, appliquer une méthode, rechercher des résultats concrets et s’engager pleinement.
Ces notions sont au cœur de la relation mentorale : comment se confier sans confiance ? Comment appréhender une difficulté sans connaître l’historique ? Comment proposer sans imposer ?
Une stratégie n’est efficace que si elle est réaliste, claire et comprise par ceux qui la mettront en place.
Je suis également un fervent défenseur de l’intrapreneuriat : passer de la réaction à l’action, puis à la proaction.
C’est ce pragmatisme et cette volonté de partager et de faire grandir qui m’animent avant tout.
Mes interventions « académiques » sont conçues pour être opérationnelles, parsemées d’expériences vécues, illustrées d’anecdotes que je rattache ensuite à des théories. Je m’efforce de briser les silos de l’enseignement, en reliant par exemple les décisions marketing aux plans de formation gérés par la DRH. Chaque individu, chaque service, chaque direction interagissent, souvent inconsciemment, pour le bien commun.
Je m’attache à teinter ces enseignements de savoir-être, partant du principe que cette qualité différenciera, pour longtemps, l’humain de l’IA : l’intelligence émotionnelle, l’empathie, le style de management…
C’est en alternant entre vision macro/micro, technique/comportement, théorique/pratique que j’illustre ces interactions, façonnant ainsi mes interventions tant dans l’enseignement supérieur qu’en entreprise.
Qu’est ce qui vous a motivé à rejoindre France Mentor et comment en avez vous entendu parlé ?
C’est lors d’une journée de l’association du progrès du management que l’expert invité m’a captivé par son parcours et son intervention. Lui-même membre de France Mentor, j’ai découvert l’organisation via LinkedIn, puis votre site, et enfin d’autres recherches ont complété l’intérêt.
Pour maximiser ses chances, il ne faut pas se fixer de barrières, imaginer, s’écouter davantage et écouter un peu moins les autres, se faire confiance, être curieux, apprendre, aller vers les autres, et s’efforcer de progresser chaque jour.
On se souvient plus souvent du savoir-être d’un leader (son écoute, son empathie, son accessibilité, son humanité, son équité, son alignement) que de son seul savoir-faire.